Publié le
28/07/2017 • dans : compte
rendu des dernières rencontres du club RH, France, Toute l'actu RH
L’argent ne
fait pas (uniquement) le bonheur … Une maxime rappelée lors du Club RH,
organisé par La Gazette des communes le 13 juin dernier à Lyon. Son thème :
"Motivation des agents : et si le régime indemnitaire
tenant compte des
fonctions, des sujétions, de l'expertise
et de l'engagement professionnel ne
suffisait pas?".
« Choisissez un travail que vous
aimez et vous n’aurez plus à travailler un seul jour de votre vie. »
Directeur général adjoint du conseil départemental du Rhône, Philippe Gérard a
cité Confucius en préambule de son exposé sur les facteurs de motivation des
agents. Il a rappelé que la motivation est de deux ordres : intrinsèque et
extrinsèque, liée à la pression sociale notamment.
« De nombreuses études
montrent que les comportements intrinsèquement motivés sont générateurs de plus
de motivation et de persévérance », note Philippe Gérard, qui s’en réfère
à quatre profils de collaborateurs : les aigris, les résignés, les
traditionalistes et les dynamiques. « Pour être motivé, un employé doit
avoir un sentiment de reconnaissance, d’existence, d’utilité sociale,
énonce-t-il. Car, dans la fonction publique territoriale, la question monétaire
est moins prégnante que dans le secteur privé, 38 % des agents ressentant un
déficit de reconnaissance ».
Dans ces conditions, quels sont les
leviers d’action ? Ils sont de deux types : organisationnel et
managérial. « On peut agir sur les conditions et les horaires de travail,
poursuit le DGA du Rhône, sur les moyens matériels, sur le climat social, sur
la communication interne, sur la convivialité en favorisant le team building, en fêtant les
anniversaires. » « La plupart des managers ont tendance à s’estimer
responsables de la motivation de leurs agents, observe Philippe Gérard. Pour
moi, c’est une erreur. Il vaut mieux s’interroger sur les moyens de la
stimuler, sur la marge d’autonomie qu’on leur laisse. » « Pour moi, l’argent
est le moyen le plus coûteux pour motiver », affirme le DGA du Rhône, pour
qui la reconnaissance non monétaire doit primer sur la reconnaissance
monétaire.
Formation et transmission
Pour Samia Brazi, directrice générale
des services de Montluel (Ain), il n’existe « pas de recette
miracle ». L’un des leviers les plus importants passe par un meilleur
équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, en mettant par exemple
un terme aux réunions en fin d’après-midi ou à l’envoi de mails en soirée ou le
week-end. Directrice « emploi et compétence » de la ville de Lyon,
Sylviane Gachet considère de son côté que « l’aspect financier et matériel
prend de plus en plus de place », qu’il faut avoir une « vraie vision
collective » et « valoriser le travail des équipes, les projets de
services auprès des élus. Une position battue en brèche par Philippe Gérard,
pour qui il ne faut « pas trop surinvestir sur le collectif » mais
davantage sur l’estime de soi qui reste l’un des leviers principaux de motivation.
Tout en misant sur la formation et sur la Gestion prévisionnelle des emplois et
des compétences (GPEEC) à condition d’avoir une bonne visibilité sur les postes
qui vont se libérer en cartographiant les emplois comme le fait la ville de
Lyon.
La transmission du savoir, du métier,
est un autre levier à ne pas négliger car il valorise le tuteur senior et
remotive les personnes concernées. De même que le niveau de protection sociale,
comme le remarque la représentante de la Mutuelle nationale territoriale.
Vincent Charbonnier
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire